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Lire Le Rouge et le noir de Stendhal
21/02/2025
J'ai choisi de commencer cet article par une remarque : cette recommandation vaut aussi pour moi. Je n'ai en effet pas lu le livre, mais je vais m'éfforcer de tout faire pour vous en faire apprécier le panel complexe et complet. Je base donc mon avis sur des échos que j'ai eu du roman, et sur des avis que j'ai eu l'occasion de lire.
Résumé
Rien n'est plus étranger au personnage de Julien Sorel que la sérénité des vainqueurs. Alors que Napoléon, son modèle, est à jamais défait, Sorel est condamné à grandir dans une famille mesquine, à vivre dans une province trop étroite. Le fracas des fusils a laissé place au bruit lancinant de la scierie familiale : soldat privé de bataille, il ne lui reste que le cœur des femmes à faire saigner. Premier de ses amours, dernière de ses victimes : Mme de Rênal, jeune femme mélancolique, tombée amoureuse de Julien, devenu précepteur de ses enfants. Il la retrouvera dans le claquement des pistolets. Arrivé à Paris, il séduit Mathilde de la Mole, jeune et fougueuse aristocrate, non pour sa fortune mais par défi, pour subjuguer la fierté qu'il croit lire dans ses yeux. Pour Sorel c'est là tout l'amour : un combat enraciné dans l'hostilité d'un échange de regards. Ayant pour origine un fait divers sanglant, Le Rouge et le Noir y puise une singularité tranchante. Loin d'une fresque abstraite, le roman a tout d'un corps rouge du sang qui s'y écoule, noir de la poudre qui y brûle.
Après ce résumé pompeux, écrit par une personne qui l'à déjà lu au moins 3 fois par plaisir - ce qui ne donne pas plus envi de le lire. J'en viens à vous présenter l'avis que je me suis constitué grâce à ceux des autres. Voilà tout d'abords les avis les plus significatifs que j'ai trouvé :
Témoignages lecteurs
Avec cette relecture mon opinion sur ce roman n'a pas changé, et elle s'est même peut être affermi.
Dans la vie réelle je n'aime pas les hypocrites et les opportunistes, alors il était certains que je n'aurais pas beaucoup de sympathie pour Julien Sorel. Je n'ai jamais aimé le personnage, ni son comportement.
Il en va de même pour Madame de Rénal, trop naïve a mon goût.
Mais , et c'est là pour moi ou réside tout le talent De Stendhal, c'est de faire un grand roman avec des personnages antipathiques. Car son histoire se tient et est très prenante. On a envie de savoir le dénouement. Et puis les moeurs et coutumes de l'époque sont décrits avec brio. Et c'est sans compter sur l'ambiguïté des sentiments et des actes des personnages tout au long de la lecture qui donne sa grandeur a ce roman.
Sandrine
Qu'est-ce que je me suis ennuyée dans cette lecture ! Déjà, il faut dire que je n'ai ressenti absolument aucune sympathie pour aucun des personnages. Julien m'est apparu comme un petit arriviste, honteux de son milieu d'origine, qui ne s'intéresse aux femmes de son existence que parce qu'elles s'intéressent à lui en premier. Il ne les aime pas, mais elles représentent des défis. Il joue avec leurs sentiments et je n'ai pas aimé ça. Quant aux femmes en question, elles sont d'une telle inconstance. On croirait un gros cliché d'une autre époque qui dit que les femmes sont des êtres faibles qui ne savent pas ce qu'elles veulent. Madame de Rénal oscille entre le « je t'aime » et le « ce n'est pas bien, il ne faut pas ». Bon, certes, dans sa condition, on peut encore le comprendre. Mais Mathilde… c'est carrément « je t'aime à la folie… ah bon, tu m'aimes aussi ? Alors je ne t'aime plus petit moucheron… ah zut, tu ne m'aimes plus ? Mais moi je t'aime ! ». le problème dans tout ça, c'est que ça tourne en boucle sur des centaines de pages. Et en dehors de ça, ben… il ne se passe vraiment pas grand-chose d'autre.
L'écriture, de son côté, est de celles qu'on s'attend à voir dans un classique de la littérature française : ampoulée, lourde, soporifique. Difficile pour moi de lire plus de 20 pages sans piquer du nez. Avoir réussi à lire ce livre en moins de deux semaines est une véritable performance, je vous jure !
Amindara
Le pauvre Julien Sorel n'attire pas du tout l'empathie : fat et arriviste, il a une haute idée de lui-même, basée on ne sait trop sur quels critères. En effet, excepté sa capacité de mémorisation, l'homme n'a aucune qualité. Et il ne sait absolument pas ce qu'il veut. Il entre au séminaire mais ne croit pas en Dieu, séduit des femmes pour mieux les abandonner... Bref, le pauvre n'a pas grand-chose pour lui.
Et ces "je t'aime" - "moi non plus" dignent d'une sitcom... ne sont définitivement pas pour moi ! Au moins le Georges Duroy de "Bel-Ami" a le bon goût d'être cynique de bout en bout.
Si je n'ai pas abandonné, c'est principalement pour le style et l'ironie De Stendhal. Car c'est tout de même un grand plaisir de lecteur.
LecturesdAvril
L'avis que je me suis construit
Au vu de tous les commentaires, je me dois de vous faire un résumé : c'est un auteur qui livre un témoignage réaliste de la société de l'époque, sauf en ce qui touche à la représentation des femmes, il écrit prodigieusement bien, mais est beaucoup trop descriptif, et dépeint des personnages antipathiques.
Je pense donc que si vous êtes amateurs de littérature classique alors celui-ci vous plaira sûrement - et encore ce n'est pas certain.
Si vous êtes le genre de personne qui veut s'y mettre parce que ce sont des classiques, mais que vous n'en êtes pas un grand amateur, vous pouvez toujours tenter votre chance.
Enfin, si vous ne lisez pas du tout de classique, je ne vous recommande pas de commencer avec des œuvres plus connues et intéressantes comme Dumas par exemple, mais certainement pas par celui-ci. Vous venez donc royalement de perdre votre temps en lisant cette recommandation qui vous fera perdre le moral, et peut être l'envie de la lecture, et moi en la rédigeant !!!!